FAQ

Questions fréquemment posées à retrouver sur le site de l’Association Montessori France

FAQ

La diversité des âges, des maturités, des expertises, permet la diversité des liens et des façons de s’entraider. Les plus jeunes enfants qui arrivent dans un lieu déjà investi par des plus grands sont stimulés. Les plus âgés sont très proches des plus jeunes, peuvent identifier leurs besoins facilement et ont spontanément envie de rentrer en contact avec eux.

Et lorsqu’un « grand » aide un « petit », c’est un enfant « expérimenté » qui montre à un autre enfant qui ne l’est pas encore comment faire ; il lui apporte de l’aide avec une grande justesse. Pour l’enfant plus âgé c’est l’occasion de développer ses qualités sociales et de constater le chemin qu’il a lui-même parcouru. Cela lui permet aussi de se tourner vers les autres.

Le rôle de l’éducateur est de guider les enfants dans leurs intérêts et de préparer un environnement riche d’activités adaptées. Vu de l'extérieur, on serait tenté de penser qu'il ne fait rien ; en effet, au lieu de s'imposer, il s'efface au profit de l'enfant et du groupe, permettant à chacun d'exercer et de développer son esprit d'initiative et de décision. Il sert de médiateur entre l'enfant et l'outil de travail (le matériel pédagogique), entre l'enfant et le groupe.

Sa présence n'est pas ressentie comme celle d'un juge, mais comme celle d’un être disponible pour apporter une aide, une réponse aux questions et aux difficultés que rencontre l'enfant au fur et à mesure de sa propre expérience.

Loin d'être passive, son attitude est celle d'un observateur attentif : en respectant le caractère, la personnalité et le rythme de chacun, l'éducateur tient en éveil chez l'enfant son besoin naturel d'auto - perfection. Il présente de nouvelles activités aux enfants et stimule leurs intérêts.

La pédagogie Montessori offre à l’enfant une grande liberté de mouvement, de choix des activités et d’expression. Cependant, un cadre est posé afin de permettre au groupe de vivre ensemble dans le respect des autres, des différences, des divers rythmes, du matériel etc.

Pour Maria Montessori, la liberté ne signifie pas être libre de tout faire mais plutôt de pouvoir satisfaire seul ses besoins vitaux. Cette liberté donnée à l’enfant lui offre l’opportunité de se développer de manière harmonieuse et d’acquérir l’autonomie, l’indépendance et la volonté, qui sont des prérequis à l’autodiscipline.

Dans la pédagogie Montessori, liberté et discipline vont de pair et le degré d’obéissance dépend du degré de maturation de la volonté de l’enfant. L’objectif est bien d’atteindre l’obéissance comprise et choisie et non la soumission due à la contrainte.

Les enfants sont au « travail », c’est-à-dire qu’ils sont absorbés par leurs activités. Ils les répètent et passent de l’une à l’autre dans le calme. Ils sont souvent concentrés. Le calme, le niveau sonore bas sont les conditions nécessaires au respect du travail et de la concentration de chacun, mais aussi le préalable à toute vie en société. Le fait que les enfants choisissent les activités qu’ils souhaitent entreprendre explique le fait qu’ils soient intéressés, impliqués et concentrés sur ce qu’ils sont en train de faire.

La pédagogie Montessori différencie « imagination » et « imaginaire ».
L’imaginaire est en lien avec l’irréel. L’imagination, au contraire, est la faculté d’extrapoler à partir du réel, à penser au-delà du visible, comme l’infiniment petit, ou l’infiniment grand. L'enfant se construit à partir du réel jusqu' à 6 ans pour ensuite se servir de ses acquis et développer son imagination. Imagination et créativité ne s’appuient et se construisent dans un premier temps sur l’existant.

Par exemple, pour se servir du langage, jouer avec les mots, l’enfant a d’abord besoin de l’avoir intégré et de l’avoir compris. Un inventeur crée à partir de ses observations et de sa compréhension des lois réelles physiques, biologiques. Cette faculté à observer avec un regard scientifique lui permettra de transcender l’existant, de se poser les questions pour aller plus loin et faire preuve de créativité.

Il existe beaucoup de matériel qui permettent la créativité dans la pédagogie Montessori, notamment en sensoriel (3-6 ans). Il y a aussi un espace dédié à l’art (peinture, collage, dessin, etc.) accessible en permanence.
Concernant le langage : lorsque l’enfant commence à écrire, l’éducateur ne lui soumet pas de proposition de mots ou de phrases à noter mais laisse la liberté à l’enfant de choisir ce qu’il a envie d’écrire.

Enfin, l’enfant est pleinement créatif car il choisit lui-même son activité et il travaille pour lui-même sans jamais « recopier » son camarade, il laisse libre court à ses désirs d’apprendre et de créer.

Comme le langage, le dessin est un moyen d’expression. L’enfant a d’abord besoin d’être en mesure de pouvoir voir et analyser la réalité (forme, couleur, etc.) et d’exercer sa main et sa vue avant d’entrer dans l’expression personnelle. De nombreux matériels pensés par Maria Montessori permettent donc de perfectionner les sens et la motricité fine du jeune enfant, ce qui lui permettra ensuite de laisser parler sa créativité et son expression personnelle.

Un espace dédié à l’art, avec différents matériels disponibles pour la peinture, le collage, le dessin, est accessible en permanence.

Dans les écoles Montessori, les temps d’activités ne sont pas entrecoupés de « récréation » car il est admis que l’enfant a besoin d’une plage longue pour s’investir vraiment dans son activité : la chercher, la trouver, le répéter, etc. Si un enfant est en pleine concentration, il ne serait pas judicieux de lui demander de s’arrêter car les adultes ont décidé que c’était le moment d’aller dehors. De plus, les enfants sont libres de se déplacer dans les classes, ils sont en mouvement à tout moment.

Un temps en extérieur est néanmoins prévu lors de la pause méridienne.

Chez les 3-6 ans, la motricité globale s’exerce en permanence dans une ambiance Montessori : les déplacements sont libres, l’enfant doit se mouvoir en faisant attention aux autres, aux tables, aux tapis placés au sol pour délimiter des espaces de travail, il porte son plateau avec beaucoup de précision. Il est donc amené à appréhender son corps dans sa globalité, à travailler son équilibre et sa coordination.

Il existe également de nombreuses activités qui lui permettent d’exercer sa motricité et la conscience de son corps, comme « marcher sur la ligne », notamment en portant différents matériels.

Sans le connaître, ni savoir où il en est dans son développement, il est difficile de savoir s’il faut arrêter ou non un enfant qui n’utilise pas le matériel tel que cela lui a été présenté. Pour cela, il faut prendre quelques minutes pour observer ce qui se joue chez cet enfant à ce moment-là. L’enfant, s’il ne dérange pas le reste du groupe, ni n’abîme le matériel, peut construire son intelligence en trouvant une autre finalité au matériel. C’est aussi un moyen de développer sa créativité.

L’enfant, en attendant qu’une activité soit disponible, développe des qualités d’autonomie et de volonté, de confiance en soi et en l’autre fondamentales pour vivre ensemble et dépasser la frustration de ne pas obtenir dans l’instant ce que l’on convoite.
Ainsi, l’enfant, même jeune, développe sa capacité à déterminer son projet, à mobiliser ses ressources pour atteindre son objectif, même si pour cela, il doit attendre qu’un autre termine son activité. L’unicité du matériel permet de percevoir celui qui « empêche » de faire une activité immédiatement, non pas comme un obstacle, mais comme un autre qui a besoin de terminer son travail... L’environnement devient alors porteur d’une haute vision sociale. Cela permet aussi d’éviter les comparaisons et les compétitions entre enfants, chacun menant l’activité pour lui-même, en respectant ses besoins, ses envies et son rythme.

La plupart des écoles Montessori en France sont privées, hors contrat avec l’Etat (ce qui n’est pas le cas dans tous les pays). Cela signifie que ces écoles ne reçoivent aucun financement public de l’Education Nationale pour fonctionner. Les frais de scolarité sont intégralement à la charge des parents qui doivent aussi couvrir tous les frais induits par le fonctionnement d’une école : loyer, salaires, chauffage, entretien, matériels, fournitures, etc.

Cela explique les coûts élevés (entre 250 et 1000 euros par mois selon les cas) qui contrastent avec la gratuité des écoles publiques et qui, de fait, ne sont pas accessibles à tous, ce qui est fort regrettable. Cependant, des écoles essaient de trouver des procédés pour être plus solidaires, en indexant par exemple les frais de scolarités aux revenus des familles ou en mettant en place des bourses pour certains enfants.

De plus en plus d’écoles privées sous contrat avec l’Etat décident d’appliquer la pédagogie Montessori et un nombre croissant d’enseignants des écoles publiques s’intéressent à la philosophie de Maria Montessori et la mettent en place dans la mesure de leurs moyens.

Le temps du repas et du goûter sont des temps pédagogiques à part entière. L’enfant travaille son autonomie, sa motricité, sa volonté : se servir seul à manger et à boire, savoir ce dont il a envie et en quelle quantité, attendre que tous les enfants soient servis avant de manger, manger proprement, essuyer d’éventuels débordements, etc. Ce sont aussi des moments clés du développement social : échanges conviviaux avec les autres enfants et les adultes, partage d’un repas et sentiment d’appartenir à un groupe.

La pédagogie Montessori développe l’indépendance, la faculté d’adaptation, la confiance en soi et l’estime de soi. De plus, les écoles Montessori suivent le programme de l’éducation Nationale et vont généralement au-delà de ses attendus scolaires. Ces deux facteurs permettent généralement aux enfants qui entrent dans une école d’enseignement traditionnel, après avoir fréquenté une école Montessori en maternelle et/ou primaire, de s’adapter facilement à leur nouvel environnement.

La philosophie de Maria Montessori et son regard sur l’enfant, ses besoins et son développement ne se limitent pas au milieu scolaire. A la maison, sans nécessairement avoir besoin du matériel pédagogique, on peut par exemple laisser l’enfant participer aux tâches quotidiennes (vaisselle, cuisine, nettoyage, etc.). Il est souhaitable de favoriser son autonomie d’entreprendre, son sens de l’initiative et sa prise d’indépendance progressive. Pour cela, on adapte l’environnement à ses besoins, à sa taille et à son stade de développement. On le laisse par ailleurs tâtonner, se tromper, sans intervenir systématiquement ou le corriger, convaincu que « faire des erreurs » est constitutif de tout apprentissage. Tout cela demande du temps : du temps pour laisser l’enfant comprendre par lui-même, du temps pour le laisser trouver l’activité ou le jeu qui saura le captiver, du temps pour répéter les activités qu’il a choisies.

Il est intéressant de dédier un espace spécifique à l’enfant, avec une table et une chaise à sa hauteur, une ou plusieurs étagères où il peut prendre ses affaires et les ranger seul.

Avoir une attitude montessorienne à la maison, c’est avant tout respecter l’enfant et le considérer avec un regard confiant et bienveillant : savoir l’écouter, lui parler,